L'écologie urbaine sur La Rochelle
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- Published on Monday, 29 August 2011 21:02
La dernière étape de notre voyage consistait en un passage à La Rochelle. Après Avignon, encore une ville d'un patrimoine historique impressionnant. Sous le soleil maritime, elle nous a accueilli de tout son charme.
Et avec Matthieu, un ami dont j'ai fait la connaissance l'année dernière à Poitiers. Étant donné la fin des vacances, il y avait moins de touristes et c'était un plaisir de flâner dans les ruelles du centre piéton et du port avec divers stands d'artisanat et de produit locaux, des musiciens et des moules. Puisqu'il ne nous restait plus beaucoup de temps, nous avons profité pour passer l'après-midi et la soirée à la plage et en ville.
Sur le plan national, La Rochelle se considère comme ville-moteur de l'écologie urbaine. Devenu un domaine de la politique de la ville, on trouve une section entière sur l'écologie en ville sur le site internet de la ville même. La protection de l'environnement et le bien-être dans la ville sont les deux axes principaux de cet engagement. Il y a surtout un fort intérêt à améliorer la situation dans les domaines « transport » et « aménagement ». Nous avons pu constater nous-même un engagement surtout pour la réduction de la circulation des voitures au centre ville.
Quelques détails
Le vélo jaune: Nous avons appris que le « vélo en libre service » en tant qu'initiative a débuté déjà dans les années 80 avec les fameux vélos jaunes, qu'on croise encore de temps en temps dans les rues. La Rochelle est la première ville en France à avoir créé un secteur pieton. De plus, il y a une journée sans voiture annuelle.
Les voitures électriques, La Rochelle est par ailleurs la première ville en France à faire partie du projet ELCIDIS, un système de livraison de marchandises commun. La livraison est organisée de telle manière que les marchands viennent déposer leurs produits dans un centre logistique de la nouvelle ville, d'où des voitures électriques sont mises à disposition pour redistribuer les marchandises en ville.
Malheureusement, nous sommes arrivés juste après la fin de l'université d'été du parti socialiste, ce qui est dommage car nous avons raté une action spectaculaire de Greenpeace le 26 août 2011 : les activistes ont placardé une grande affiche sur la tour du port sur laquelle était marqué : « 85 % des électeurs PS pour la sortie du nucléaire. Et vous ? »
Matthieu (à droite sur la photo), 23 ans, étudiant du M1 Migrations internationales à Poitiers mais d'origine rochelaise, nous a raconté de nombreuses anecdotes. Comparée à la ville étudiante de Poitiers, la Rochelle n'est pourtant pas caractérisée par beaucoup d'associations de jeunes. Par exemple, le groupe de militants de Greenpeace venait majoritairement de Poitiers. Néanmoins la vie associative à La Rochelle est plutôt active.
Perspectives citoyennes
Y a-t-il un engagement particulier pour l'environnement à La Rochelle ?
« La politique de la ville tente de mettre en avant un aspect écologique tout d'abord par la mise à disposition des vélos jaunes, mais également des voitures électriques (ce qui n'est pas si écolo que ça) ainsi qu'avec les parkings "illico" qui permettent de garer sa voiture en périphérie du centre ville et de venir en bus. Comme d'autres villes, La Rochelle ferme son centre ville les soirs d'été ainsi que le dimanche toute l'année pour limiter l'accès et permettent aux piétons de mieux circuler. Le centre ville est de plus en plus fermé aux voitures. De plus, la ville met en avant des entreprises telle que Lea Vital qui est un fabriquant de produits bio. Michel Crépeau, ancien maire de la Rochelle, a voulu donné l'aspect écolo qu'on retrouve toujours aujourd'hui grâce à Maxime Bono, son successeur. C'est pourquoi on peut dire que la ville n'est pas écolo pour la mode mais que c'est bel et bien une volonté politique qui perdure. A côté de ça, la ville a donné son accord pour la construction de la cimenterie à La Palisse, ce qui totalement en opposition avec la dynamique écolo que la ville prône. »
En tant qu'étudiant, comment considères-tu tes possibilités de vivre en équilibre avec l'environnement ?
« De mon côté, mettre en avant l'aspect écolo c'est ne pas utiliser la voiture mais plutôt le vélo et les transports en commun, utiliser le système de covoiturage, acheter des fruits et légumes de saison et passer par une Amap. C'est également ne pas prendre des douches trop longues, ne pas chauffer son logement de manière abusive, recycler ses déchets et éviter d'acheter de la viande. »
Nous sommes par ailleurs tombés sur une petite initiative très sympathique : le festival Écrans verts. Créé en 2010 à l'initiative de quelques bénévoles cinéphiles sensibles à l'environnement, le festival s'est déroulé pour la deuxième fois en septembre. Malheureusement, c'était déjà après la fin de notre voyage. « L’objet principal de cette association est de sensibiliser et d’impliquer le plus grand nombre dans une démarche écocitoyenne au travers de différents moyens et supports artistiques et culturels, en particulier par un festival de films. »
Il y a plusieurs lieux, dans différentes villes, où des projections de films divers autour de deux thèmes sont organisées et complétées par des discussions avec le réalisateur. Il s'agit de réfléchir ensemble sur l'état de la planète, partager les connaissances, prendre conscience et encourager les gens à la réflexion sur leur propre mode de vie.