Des chemins croisés - de Briançon à Éourres
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- Published on Wednesday, 17 August 2011 17:29
Sortis de Briançon, nous les avons aperçu avec leurs grands sacs sur le dos, leur panneau « Gap » à la main, devant une station service, souriants mais aussi un peu fatigués. Moni et Otto, 21 et 20 ans, originaires de Slovaquie et étudiants en biologie des hautes montagnes. Une fois dans la voiture, nous avons tout de suite accroché et nous sommes partis dans les conversations.
Ce qui nous a immédiatement impressionné : Otto parlait un allemand incroyable, quelques fautes de grammaire bien sûr, mais aussi avec un vocabulaire très varié. Et tout cela simplement grâce à la télé, à travers les émissions allemandes qu'il regardait depuis son enfance !
Les deux nous ont exposé leur plan : voyager en stop jusqu'à l'Espagne pour y retrouver des amis. On a parlé du stop comme moyen de transport, du plaisir qui va avec, et des voyages en général. Les deux étaient chanceux, car ils n'ont jamais du trop attendre pour être pris en route. Ils ont traversé la Slovaquie, l'Autriche, l'Italie et la France, tout en stop, et sans aucun problème. Ils étaient très contents, et nous aussi, d'avoir deux petits soleils dans la voiture pour égayer notre route. Malheureusement, nous n'avons pas retenu le nom de la ville où ils étudient. Mais il s'agit d'un endroit dans la montagne slovaque. Ils ne savent pas encore dans quoi ils veulent travailler après, mais pour l'instant ça leur plaît bien d'étudier en pleine liberté, en pleine montagne et en lien direct avec la nature. Leur emploi de temps consiste en trois jours de cours et deux jours pendant lesquels ils font des études de terrain : il s'agit d'analyser le sol, la pierre et surtout la végétation. « Une formation magnifique en toute liberté », nous confirmaient-ils.
Pour Otto, la nature est essentielle. Comme il adore la montagne depuis toujours et voulait travailler dans quelque chose en rapport avec l'environnement, la formation qu'il suit actuellement lui paraît bien adaptée. Pour lui, travailler dans l'environnement, « ça a du sens, ça fait plaisir et ça peut être utile ». On a aussi parlé de différents modes de vie en ville et en campagne. « Vivre en ville, non, ça ne nous tente pas, on manque d'espace. »
Étant donné que le stop, c'était le type de vacances que nous avions prévu pour notre propre projet au départ, avec quelques étapes fixées mais sinon plutôt de façon imprévisible et spontanée, entre la France et l'Italie, cela nous a fait plaisir de les rencontrer et de faire un peu partie de leur aventure. Et la voiture était enfin pleine ! Nous avons aussi parlé aussi de notre périple en Amérique du Sud, et de notre projet de cet été. Et du fait de traverser une grande partie de la France… en voiture. Faire des vacances en voiture – une question qui nous accompagnerait tout au long de nos vacances finalement… et un fait qui semble aller à contre-courant de notre projet. Mais finalement, nous étions tout de même contents d'avoir cette possibilité qui nous a rendus AUTOnome en quelque sorte.
Pendant leur voyage, ils ont fait de superbes rencontres. En Italie, des gens les ont invité à venir chez eux à Vérone, et leur ont offert des billet de trains pour repartir ! En Autriche, un vieux couple leur a donné vingt euros, « pour s'acheter quelque chose à manger au moins ». Étonnés d'autant de solidarité et de sympathie, ils nous ont transmis leur enthousiasme et nous étions un peu triste de les laisser partir après une heure de route, à la sortie de Gap.